Par une nuit d’orage – one shot

Lundi 8 octobre 2018


Ce fut dès le premier son que Connor se réveilla en sursaut dans son lit. Ça y est ! C’était le grand soir ! Il allait savoir s’il avait enfin réussi ou s’il allait devoir encore tout recommencer. Le jeune homme se leva en tentant de ne pas faire le moindre bruit, enfilant son peignoir et ses pantoufles. Puis, une fois qu’il fut dans la salle commune, il sortit de sa bourse attaché à son cou sa cape d’invisibilité et la mit sur lui. Il put ainsi sortir en toute discrétion sans se faire voir. Même la grosse dame ne comprenait pas. En général, elle ne comprenait jamais.
Le Gryffondor se dépêcha de rejoindre sa cachette, dans les cachots plus précisément, où il avait planqué à l’abri de tous les regards sa fiole. Tout au fil des étages qu’il descendait, il prenait soin de ne croiser personne. Il ne manquerait plus que ça ! Une fois arrivée dans les cachots, il récupéra sa fiole dont le contenu était rouge. Parfait ! C’était déjà une amélioration par rapport aux autres fois. Peut-être qu’ici, c’était la bonne ! Le jeune Abbot l’espérait. Cela faisait tout de même deux ans qu’il tentait de devenir animagus. C’était un processus contraignant, y compris pour un gamin de son âge. Les premières fois, il n’arrivait pas à tenir plus d’un mois avec une feuille de mandragore sous sa langue. Soit il finissait par l’avaler, soit il en avait marre de l’avoir. Dans tous les cas, il manquait de patience. L’an dernier, il avait réussi à garder la feuille dans sa bouche durant un mois. On peut dire qu’il avait fini par prendre l’habitude. Dès que ça ne marchait pas, il recommençait tout de suite.
Connor prit sa baguette et pointa le bout du morceau de bois vers son cœur.
- Amato Animo Animato Animagus !
Une fois la formule prononcée, l’adolescent but d’un cul sec la potion toute entière. Il ne restait plus qu’à voir si ça avait marché. Cela prit plusieurs longues minutes avant que Connor ne ressente une vive douleur. Il sentit que son rythme cardiaque était plus rapide que la normal. Avait-il enfin réussi ? Comme il était indiqué dans la consigne concernant les transformations, le jeune homme resta aussi calme que possible. Il était surtout curieux de voir en quel animal il allait se transformer. En général, on ne pouvait jamais savoir à l’avance en quel animal un animagus en devenir prendrait l’apparence. Connor espérait en aigle ou en lion. Quoiqu’un lion, c’était bien trop gros. Un lionceau ? Bof, non !
La transformation fut des plus douloureuses et tout de même effrayante quand il vit ses mains devenir des pattes. Les habits du garçon fusionnèrent alors avec ce qui devinrent des poils. Il eut encore plus mal lorsque sa mâchoire s’allongea.
- Tout va bien se passer ! Tout va bien se passer ! se répéta mentalement le rouge et or.
La douleur s’estompa au fil des secondes. Quand elle fut disparu, Connor s’observa un instant. Il était à quatre pattes. Merde ! Ce n’était pas un aigle mais plutôt un chien. Un chien avec un pelage noir et blanc. Bon, disons qu’il y avait pire. Cela aurait pu être dragon quoiqu’il n’avait jamais entendu parler d’animagus sous la forme d’un dragon. Il attrapa sa baguette par la gueule et se dirigea vers une salle vide. Cela lui faisait bizarre de marcher à quatre pattes et il ressentait plus vite le sol froid. La porte de la salle était entre-ouverte. Dans le fond se trouvait un vieux miroir. Le désormais animagus alla regarder dedans pour voir son reflet. Un Husky sibérien noir et blanc. Voilà en quoi il s’était transformé. Oui, pourquoi pas ! Cela pourra être pratique pour se faire passer pour le chien de quelqu’un ou un simple chien errant.
Bon, maintenant, qu’il avait vu, il décida de reprendre son apparence humaine. Il déposa sa baguette par terre avant de se concentrer sur l’image de son corps humain. Évidemment, cela prit un peu de temps avant que la transformation en sens inverse se déclenche.
- Bordel que ça fait mal ! lâcha Connor avant de se lever en s’étirant tous les muscles de son corps.
Il récupéra sa baguette qu’il rangea dans la poche intérieure de son peignoir, remit sa cape d’invisibilité et reprit le chemin vers la salle commune de Gryffondor. Par deux fois, il faillit se faire prendre le concierge ou un professeur. Une fois arrivée devant le portrait de la grosse dame, il prononça le mot de passe et fila immédiatement à l’intérieure. Ouf ! Il était moins une !
Lorsque sa cape fut rangée, le jeune homme retourna se coucher, un sourire aux lèvres. Il faudra qu’il aille le raconter à Sam dès le lendemain. Elle n’allait pas y croire ses oreilles !