Oh rage, oh désespoir, oh usurpatrice ennemie !

SCHBAF. Fascinée, Georgiana regarda l’empreinte rouge de ses doigts se dessiner sur sa propre joue, le sang affluant sous la peau délicate et veloutée. C’était un spectacle déroutant, et pendant une poignée de secondes, elle perdit le fil de sa rage. Pas assez cependant, pour que sa victime ait le temps de se mettre à l’abris.

« Comment oses-tu te balader avec MON apparence ? Change-toi tout de suite, espèce de sale protéiforme. »

Gabriella Danvers, qu’elle soit maudite, se baladait depuis apparemment deux heures dans le château sous SON apparence, s’amusant à draguer sans aucun style au passage et se moquant d’elle, la ridiculisant dans toute l’école. La métamorphomage n’était évidemment pas Vélane, et pour Georgie, voir à quoi elle ressemblerait sans son charme surnaturel était une catastrophe. Ses cheveux manquaient de brillant, et de mouvement souple, son teint était terne, sa démarche n’était pas gracieuse. Alors, quand une des filles de sa petite cour lui avait rapporté l’incident, elle s’était précipitée sur place, et avait giflé la coupable sans même dire bonjour.

Les véritables vélanes en colère devenaient particulièrement laide. En ce moment, Gigi elle-même, particulièrement furieuse, avait perdu tout son charme usuel, quoi que son visage n’aille pas jusqu’à se déformer comme celui de sa mère l’aurait fait. Sa rage était néanmoins palpable, l’entourant d’une aura dangereuse. Elle ne savait pas encore comment, mais Danvers allait payer.

Comment attirer l'attention de cette serpentarde qui se prenait pour la reine de sabbat en une leçon. La singer. Bon, il lui avait fallut plus de deux heures pour me retrouver, elle n'était pas aussi intelligente que je l'aurais cru. ça m'avait vraiment amusée de prendre son apparence et d'ajouter un ou deux défauts en plus. Et la singer en train de draguer des mecs. Comment pouvait on passer ses journées à ça? Je crois que je ne la comprendrais jamais, ni elle, ni Aryel. Je n'aimais tellement pas ça. Bon certes, j'avais reçu une gifle à laquelle je ne m'attendais pas mais quand même. Malgré la chaleur qui envahi ma joue, je ne peux pas m'empêcher de sourire.

-me changer? Alors que je suis aussi sexy?

Je souris amusée et je reprends ma véritable apparence. Ah je préfère être dans ma peau que dans la sienne. Je la regarde parcourant son corps des yeux.

-Comment tu peux faire pour te supporter avec ta... Tu te crois supérieure à tout le monde? As tu pensé au mal que tu fais autour de toi?

Je m'approche d'elle et je la plaque au mur, en prenant ses mains au dessus de sa tête puis je viens poser mes lèvres contre les siennes.

Georgiana avait envie de déchirer ce visage faussement sien avec les ongles, en voyant Gabriella se permettre de sourire ainsi.

« Tu n’es rien. Rien du tout. »

QU’avait-elle fait de son corps ? Dragué des garçons, détruit sa réputation ? Fait des choses indécentes ? L’enjeu était réel aux yeux de Georgie. Elle était une héritière, avec un nom à préserver. Elle était une (demi) humaine, avec une vie privée, des sentiments et une dignité à préserver. Des larmes de rages jaillir de ses yeux, avant que les paroles de Gabriella manquent de ne la faire s’étouffer.

« Ce que je suis ? Mais moi je ne fais rien de mal, contrairement à toi, qui sous prétexte d’un humour crasse que tout le monde trouve abjecte, tu voles le corps, l’identité et la vie des gens et tu les humilies. Ne viens pas me donner des leçons de morale sur je ne sais quoi, Danvers, quand tu n’es rien d’autre qu’une voleuse, une menteuse et une manipulatrice. Je ne comprends même pas que tu ne te sois pas encore fait renvoyer de l’école, mais je te garantis que je vais me plaindre au directeur et que ça va vite arriver. Tes jours ici sont comptés. »

Georgie serra les poings pour se retenir de lui arracher les yeux à mains nues, et de nouer sa langue dans le sang. C’était une bonne chose que sa baguette soit dans son sac, où la Poufsouffle serait déjà à terre sous le coup d’un maléfice Cuisant. Qui avait été l’abruti qui avait nommé ce déchet préfète ? Des années que ses blagues ignobles humiliaient le corps professoral au grand complet, en plus de ses propres camarades et personne n’avait jugé utile d’agir, à part peut-être le professeur Corey. Incroyable. Gigi pensa aux personnes qui avaient touché Gabriella sous son apparence aujourd’hui, lui avaient parlé, l’avaient simplement regardée. Elle se sentait souillée et avait envie de vomir.

L’aurait fait si sa bouche ne s’était pas soudain retrouvée prisonnière de celle de Danvers. Pendant une poignée de secondes, Georgiana resta figée, la panique au fond du bas-ventre, le cœur battant trop vite, trop fort, le cerveau blanc. Ce n’était malheureusement pas la première fois qu’elle se faisait agressée sexuellement. Puis ses neurones semblèrent se reconnecter dans un bourdonnement, comme si le monde se remettait brutalement en marche. Prenant bien appui sur le sol, la Serpentard envoya un violent coup de genoux dans les parties intimes de son agresseuse afin de se dégager. Elle recula d’un pas, et lui cracha au visage avant de la tenir en joue de sa baguette enfin dégainée.

« Ne me touche plus jamais ou je te jure que c’est la dernière chose que tu feras. »

Certaines personnes la terrifiaient, mais pas la méprisable Danvers. Au diable si elle allait se laisser attaquer par elle.

J'étais si nulle avec les mots. Je regarde la belle semi vélane, sa colère était palpable. Je la lâche et je soupire. Je pose ma main sur ma chevelure. Elle m'avait fait mal avec son coup de genoux. Putain. Après ça, elle allait plus jamais accepter.

-Merde, tu as pas remarqué? J'ai dragué un seul mec à chaque étage, c'était toujours le même. Sinon, tu aurais jamais voulu être seule avec moi...

Je pousse un soupire et je rougis.

-Tu me plais Georgiana... Et... je... Merde, je suis pas douée avec les mots. Je voulais que tu sois ma cavalière pour Halloween.

C’était plus fort qu’elle. Georgiana afficha une grimace horrifiée quand Gabriella tenta de se justifier en expliquant qu’elle n’avait dragué qu’une seule personne dans chaque étage (la belle affaire, quand le château devait bien en compter treize au moins !) ou un seul en deux heures, ce n’était pas très clair. Et… Elle voulait être seule avec elle ? Le visage de Gigi s’affaissa, affichant momentanément l’incompréhension la plus totale.

« Attends… T’es vraiment en train de flirter avec moi, là ? Après ce que tu viens de me faire ? »

Comment pouvait-on être aussi conne ? Très vite, la surprise disparut, rendant place à une colère qui n’en était que décuplée. Les traits du visage de la demi-vélane devaient apparaître légèrement flous à quiconque l’aurait observée à ce moment-là : si son sang n’avait pas été hybride, sa figure se serait déformée de fureur.

« T’es vraiment une grande malade. Tu agresses les gens qui te plaisent, après les avoir humiliés dans toute l’école, et tu penses vraiment qu’ils vont vouloir te faire plaisir après ? Mais tu fais vraiment trop pitié en fait. »

Son cœur battait vite. Si Gabriella était en position de mendier un partenaire, elle n’était plus forcément une menace physique. Le sang reflua lentement de ses tempes, et elle commença à retrouver son habitude hautaine habituelle. Furieuse, mais de nouveau avec la maîtrise d’elle-même.

« Va te faire voir chez les moldus, Danvers. Personne ne voudra jamais sortir avec une tarée de ton espèce. Je veux des excuses publiques pour ce que tu m’as fait aujourd’hui. Ce soir, pendant le dîner. Dans la Grande Salle, devant toute l’école et tous les professeurs. »

L’incident cesserait d’être humiliant pour elle s’il était deux fois plus humiliant encore pour la Poufsouffle, et qu’elle-même reprenait le contrôle. Et puis, elle voilà que ce dirlo de ses deux soit au courant, les yeux en face des trous, et agisse enfin pour recadrer la préfète, plus insupportable de minute en minute. Corey n’était tout de même pas la seule prof avec le sens de la jsutice dans ce château, si ?

Je regarde le garçon qui nous observe de loin. Je lui avais promis de l'aider à ses devoirs de potions et de botanique s'il me laissait le draguer jusqu'à l'arrivée de la Queen G. Et je tiendrais ma promesse. Je lui murmure un merci et je tourne mon regard vers la jolie demie vélane. Comment on fait pour la voir en privé ou même pour l'embrasser si elle rejette absolument tout de vous? Elle avait en partie raison, j'avais la même impression, personne ne voudra jamais de moi. On voyait en moi qu'un substitut. On ne voulait que coucher avec moi, comme l'avait fait Aryel, à quatre reprises, avec quatre apparences différentes. Et ce que m'avait dit ce taré aussi prouvait ce genre de choses. Prends telle ou telle apparence, change telle partie de ton corps. Je souris légèrement.

-Oui, je fais pitié... Je sais pas comment t'aborder. Tu es tellement... inaccessible... Ecoute, je vais te les faire ces excuses, ok, mais acceptes au moins de réfléchir à ma demande... et ne drague pas mon frère, je t'ai vue en train de le mater. Ouais, il a que 22 ans, il est super canon, mais il ne sera jamais dans ton petit jeu malsain avec Aryel.

Je préfèrais de loin lui faire ces excuses publiques qu'elle se tape mon grand frère bien trop gentil. Je la regarde une dernière fois.

-Au fait, pour info, je n'avais presque rien de toi en dehors de tes jambes, tes bras et ton visage, vu que je ne connais pas le reste de ton corps.

Gabriella avait des justifications de merde et se dégonflait tel un vieux pneu crevé de seconde en seconde. C’était pathétique. Même ses compliments mettaient Georgiana mal à l’aise.

« Quelle demande ? T’as cru que t’avais une chance un jour de sortir avec moi ? » Georgie avait un goût de vomi dans la bouche rien qu’à l’idée. « Comme je suis sympa, je vais te donner une leçon de drague, Danvers : n’usurpe pas l’identité des gens que tu as dans le viseur. La seule manière dont ça donne envie de t’aborder, c’est pour te pointer du doigt dans un poste de police. »

Danvers devait être dans une misère sexuelle et affective assez noire si c’était là sa seule stratégie d’approche. Gigi commençait presque à s’adoucir devant tant d’ineptitude pathologique, quand la Poufsouffle enchaîna sur son frère.

« Parce que tu crois que t’es en position de me donner un ordre, là ? » Si Gabriella n’avait pas été un tel paillasson, vu son pouvoir, elle aurait sans doute pu, d’ailleurs, c’était ça le pire. Mais une Gigi en colère était une Gigi qui s’affirmait, et pour le moment, elle dominait fermement la situation. « Je mate qui je veux, et si ça pose un problème à ton petit frère d’amour, il n’a qu’à venir me le dire lui-même, s’il en a le courage. »

Elle doutait que si le professeur Danvers ne lui demande à lui parler en privé un jour, ce soit pour lui faire des remontrances, ou du moins, pas bien longtemps. C’était un homme, et pas des plus résistants. Elle le ferait plier si nécessaire, comme les autres. Quant à son jeu avec Aryel… Ca les regardait, et personne d’autre. En l’occurrence, il lui semblait qu’elle avait une longueur d’avance sur lui concernant Danvers senior. Au fond, elle se fichait assez de coucher avec ce grand dadais. Ce qu’il lui importait était d’avoir de bonnes notes dans sa matière. Mais s’il y avait le moyen de l’accrocher à son tableau de chasse au passage, et d’y prendre du plaisir, où serait le mal ? Elle verrait bien. Dans tous les cas, Gabriella n’était pas concernée.

« Presque rien, à part mon visage et mes jambes ? Tu veux pas venir m’observer sous la douche pour mieux copier, la prochaine fois, pendant que tu y es ? Sale pervers ! » Georgie croisa les bras sur sa poitrine dans un geste protecteur malgré elle, comme si la préfète idiote l’avait réellement vue nue. Pas qu’elle soit particulièrement pudique, surtout dans certaines circonstances, mais l’idée d’être épiée lui faisait horreur. Décidément, plus la jaune et noir essayait de s’excuser, et plus elle creusait sa tombe.

[HRP : Désolée, Georgie est particulièrement odieuse avec ton perso, mais bon, les circonstances sont éprouvantes Twisted Evil

]

Je regarde le mur derrière la serpentarde. Je n'ose pas vraiment croiser son regard. Je pince mes lèvres quand elle me donne une "leçon" de drague. J'aurais peut-être pas prendre son apparence. ça me paraissait une si bonne idée sur le coup. Je me sentais tellement idiote. Pourtant, Althéa m'avait bien dit "n'agis pas sans réfléchir". Pourquoi je ne lui avais pas parlé de mes projets avant de les mettre en place? Je soupire.

-Donc... c'est un non formel pour mon invitation?

Je rougis en levant un peu les yeux vers elle, évitant soigneusement ses yeux. Je regarde ses lèvres, je regarde ses cheveux, je regarde sa jolie poitrine, non je ne dois pas la regarder. Je dois regarder ses lèvres, c'est bien mieux.

-Ouais, tu peux mater mon frère, mais... Je vis avec mon frère, et on ne se cache quasiment rien. N'utilise pas ton charme sur lui, je ne veux pas que tu lui brises le coeur. Je préfère souffrir que le voir souffrir. Je ne sais pas si tu peux comprendre. Mais il est la seule famille qu'il me reste, il a tout sacrifié pour moi. Alors je t'en prie, ne le fais pas souffrir. Et... Non, ça ira, je ne suis pas une voyeuse. Sauf si jamais tu acceptes que je te rejoignes sous la douche.

Je soupire et je recule un peu. Je viens me gratter le nez.

-Je vais y aller... Merci quand même de m'avoir écoutée...